Collection INJS Paris

 

 

1810  Né à Aix-les-Bains. Mes parents, dont 7 enfants dont 7 sourds-muets.

1819  Elève à l'institution de Paris.

1826-39  Pendant 12 ans, je travaille comme enseignant et surveillant à l'institution. 
J'espère toujours obtenir une place de professeur, je n'y arrive pas, malgré mes 
nombreuses demandes. Je reviens à Aix-les-Bains ou je reste à Paris pour continuer
mes études.

1840  Je vais à Lyon où je deviens professeur, puis directeur de l'institution fondée par 
Comberry. J'épouse la fille de Comberry (entendante). L'institution est transférée à 
Lyon-Vaise;  je suis propriétaire de l'immeuble que j'ai payé sur mes revenus. 
L'enseignement est donné en langues des signes; les résultats scolaires sont bons.

1853  Je publie un Cours complet et méthode d'enseignement pratique des Sourds-Muets.
           
Avant 1880, il existe en France, les trois petites écoles où est appliqué la méthode orale. 
L'une de ces écoles s'implante à Lyon, comme rivale de la mienne.

1880  J'assiste au Congrès de Milan. Nous sommes deux professeurs sourds, moi et 
un américain, au milieu de plus 250 congressistes entendants. La langue des signes est 
soumise à une attaque en règle. Au moment du vote, nous ne sommes qu'un petit 
nombre contre une très forte majorité qui veut imposer une méthode orale. 
Des représentants du gouvernement français assistent au congrès. 

Après 1880, La méthode orale est appliquée peu à peu dans tous les établissements 
français. Les conseils généraux, sous le contrôle des préfets, financent de préférence
les écoles qui appliquent la nouvelle méthode orale. Mon institution va à sa ruine, 
tandis que l'autre école à Lyon prospère. (Ndlr: les beaux salauds de politique!)

1889  Je participe au 1er Congrès International des Sourds-Muets à Paris.

1891  Décès de Claudius Forestier. (Que son âme soit en paix.)
           
Par sont testament, il lègue l'institution à deux prêtres de ses amis, à) charge pour eux 
d'essayer de continuer l'oeuvre en faveur des sourds. L'école continue quelque temps,
mais le nombre des élèves diminue; elle finit par fermer. Triste fin !
 


(Extrait texte: Association Etienne de Fay et photo: Collection INJS Paris.)